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  • : Le blog de Michèle Leflon
  • : Michèle Leflon, communiste, Vice présidente du conseil régional de Champagne Ardenne, a créé ce blog pour crier son indignation devant le recul de l'humain, la casse de la planète et favoriser le débat pour une alternative politique vraiment à gauche. Ce blog, tout particulièrement tourné vers les Ardennes, en présente des informations alternatives.
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Pour me contacter :
michele.leflon@orange.fr


Vice-présidente du Conseil Régional de Champagne Ardenne, chargée de la formation professionnelle et de l'orientation

Membre du Conseil National du Parti Communiste Français.

Ancien médecin anesthésiste-réanimatrice à l'hôpital de Charleville Mézières.

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La nature dans les Ardennes

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3 juin 2009 3 03 /06 /juin /2009 22:30
La monnaie est au carrefour des causes de la crise, comme des moyens de la combattre.
Les défis de la crise systémique au plan de la monnaie et du crédit dans l’UE :
Le pouvoir des banques de créer de la monnaie a été mis au service de la rentabilité financière. Résultat, les taux de profit des multinationales et des détenteurs de patrimoines financiers ont remonté ; l’emploi s’est précarisé : les salaires ont stagné ; les inégalités ont augmenté.
Et le déchaînement de la spéculation financière, a débouché sur des crises de plus en plus graves, jusqu’à celle qui provoque aujourd’hui la première récession mondiale depuis les années trente et relance le chômage massif. Ces tendances ont été aggravées dans l’Union Européenne par l’instauration d’une monnaie unique destinée à rivaliser avec le dollar dans l’attraction des capitaux mais aussi pour leur exportation, avec une Banque Centrale Européenne ayant une mission primordiale contre l’inflation, pour un euro fort et non pour la croissance réelle et l’emploi. La zone euro connaît des tensions graves, avec la montée des taux d’intérêt des emprunts publics de plusieurs pays et la pression à la baisse des salaires.
Face à la crise, on convient qu’il faut renforcer la surveillance exercée sur les activités des banques, des assurances, des fonds de placement, des agences de notation et d’agir contre les paradis fiscaux. Mais ni les gouvernements, ni les banques centrales ne font mine de s’attaquer à la source même du « cancer financier » : l’alimentation qui lui est apportée par le crédit bancaire favorise les placements les plus rentables. Refinancer massivement les banques – comme le fait aujourd’hui la BCE – sans rien faire pour changer les critères d’attribution de leurs crédits ne peut que créer les conditions d’un nouveau détournement des financements vers les placements spéculatifs. Il n’y aura pas d’issue à la crise si des pouvoirs aussi importants que celui de créer de la monnaie et de choisir les projets à financer restent monopolisés par une petite caste toute dévouée aux capitaux financiers.
Il faut d'autres critères de refinancement des banques par la BCE et le système européen de Banques centrales.
 - La Banque européenne d’investissements (institution publique des États de l’Union) est sollicitée pour soutenir les PME européennes par des crédits bonifiés. Mais ses moyens d’action sont limités à des emprunts sur le marché financier. La Banque centrale européenne doit contribuer à une autre relance par une politique monétaire sélective et non par un simple abaissement de ses taux d’intérêt
- Si les banques développent des crédits favorables à l’emploi et au développement des territoires (par exemple des crédits bonifiés par des fonds régionaux pour l’emploi et la formation, ou des crédits soutenus par un pôle financier public national ou par la Banque européenne d’investissements), la BCE doit les soutenir. Elle doit refinancer les crédits pour les investissements réels, matériels et de recherche, avec des taux d’intérêt très abaissés, voire nuls ou négatifs (un taux négatif signifie qu’une partie des crédits ne serait pas remboursée), d’autant plus abaissés que sont programmés et vérifiés de bons emplois stables et de bonnes formations
- En revanche, la BCE doit refuser de refinancer les crédits qui vont aux fonds de placement, aux fonds spéculatifs, aux placements financiers des multinationales et aux exportations de capitaux. Ou bien ce refinancement doit utiliser des taux dissuasifs. Un usage sélectif des réserves obligatoires imposées aux banques peut les dissuader des placements financiers et inciter à l’emploi et la croissance réelle. Une redéfinition des réglementations des institutions financières (ratio prudentiel dit de « Bâle 2 » pour les banques, directive « Solvabilité 2 » des compagnies d’assurances) peut les inciter à privilégier, non pas les placements les plus rentables et risqués, mais ceux qui sont les plus efficaces socialement.
Chaque banque centrale nationale du système européen des banques centrales a la possibilité, comme la Banque de France avec ses succursales départementales, de connaître les conditions de financement des entreprises. Pour une politique de sortie de crise, visant à sécuriser l’emploi et la formation pour une croissance durable, en faisant avancer des critères de gestion d’efficacité sociale et en faisant reculer la rentabilité capitaliste, l’action de la BCE et des banques centrales devrait opérer en concertation avec l’ensemble des acteurs parties prenantes : banques, chefs d’entreprises, administrations économiques comme l’INSEE et le ministère des Finances, mais aussi les élus locaux, les syndicats et les représentants des salariés dans les comités d’entreprises et dans les services publics.
Les luttes pour d’autres politiques bancaires à l’appui des propositions des salariés iront dans le sens d’une modification des traités pour réviser le statut et les objectifs de la BCE, et pour instaurer, afin de la contrôler, de nouveaux pouvoirs des élus (Parlement européen et nationaux) et des représentants du monde du travail, (depuis les comités d’entreprise jusqu’au Comité économique et social européen.
Il faut une autre création monétaire du plan européen au plan mondial pour une autre civilisation.
Les États et les collectivités locales aussi ont besoin du soutien de la politique monétaire. La Federal Reserve des Etats- Unis et la Banque d’Angleterre sont sollicitées pour acquérir des titres de la dette publique, tandis que cela est interdit pour la BCE, au détriment des besoins d’expansion des services publics.
Un Pacte européen de progrès social devrait remplacer le "pacte de stabilité ", tandis que l’Eurosystème pourrait acquérir des titres de dette des États ou des collectivités territoriales, pour les services publics. La réorientation de la création monétaire et du crédit est ainsi inséparable d’une autre politique fiscale et budgétaire. Une telle sélectivité du crédit, fondée sur les besoins de sécurisation de l’emploi et de progrès du modèle social favoriserait la solidarité entre les membres de la zone euro, et notamment avec les nouveaux membres de l’Union européenne, à l’opposé de la concurrence contre les salaires, la protection sociale, la fiscalité. Enfin, cette transformation de l’Union européenne doit s’articuler à une autre construction mondiale. Elle doit contribuer, avec les pays émergents, comme la Chine et les pays d’Amérique latine, à une refonte démocratique du FMI, émancipé de la domination des Etats - Unis.
Cela concerne tout particulièrement le remplacement du dollar, comme monnaie universelle de fait, par une monnaie véritablement commune, dont l’embryon existe avec les Droits de Tirage spéciaux du FMI ( droits de tirer des monnaies des pays participant recevant ces titres de tirage ). Cela permettrait une création monétaire pour refinancer les crédits pour la croissance réelle, l’emploi et la formation, ainsi que pour les services publics, en allant en direction de Services et Biens communs publics de l’humanité.
L’Unon Européenne est vraiment un échelon tout à fait stratégique pour de nouveaux pouvoirs en vue de mobiliser le crédit et la monnaie au service de la construction d’une nouvelle civilisation, du local au national et au mondial.
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3 juin 2009 3 03 /06 /juin /2009 12:56
La droite prétend avoir engagé une réorientation de la construction européenne en matière d’écologie. Avec le « paquet climat », les 27 se sont mis d’accord sur des objectifs, clamés comme ambitieux, particulièrement sur le réchauffement climatique (CO2, gaz à effet de serre — les GES) ou les pollutions chimiques (Reach).
En réalité, ils sont très limités. Par exemple, le paquet climat annonce -20% d’émissions de GES, ce n’est qu’un léger freinage du CO2 supplémentaire envoyé dans l’atmosphère (-1,8 % par an) : le stock continuera à augmenter.
La politique écologique engagée aggrave les inégalités sociales et la déresponsabilisation écologique des grands groupes via ses deux outils principaux : des taxes nouvelles et la création d’un marché – financier- des "droits à polluer". Les vraies décisions prises contredisent les objectifs affichés : l’interdiction de l’amiante annoncée par le règlement Reach débouche sur des dérogations en faveur de l’amiante…
De vrais objectifs écologiques sont contradictoires avec les objectifs économiques généraux de l’UE (concurrence libre et non faussée, réduction des dépenses publiques..). Ajouter des critères écologiques à la même construction, sans toucher aux moyens financiers et aux gestions des entreprises, pousse les multinationales à reporter des pollutions dans des pays hors Union européenne (Sud, Est), via les délocalisations avec l’appui de la Banque centrale européenne. Certains proposent des taxations supplémentaires. Digues illusoires d’une logique maintenue, celles-ci ne font pas le poids. D’autres reprennent le mot d’ordre d’une écologie à fiscalité constante pour allier exonérations de cotisations sociales et taxations écologiques. On ne peut attaquer ainsi le social pour prétendre faire de l’écologique. De la même façon, le pacte de stabilité doit être dénoncé. La cause écologique a besoin de beaucoup plus de dépenses publiques ! Mais surtout, au-delà de nécessaires dissuasions, de limitations et de certaines taxations, il y a urgence à réorienter le système productif lui-même.
Produire autrement
nécessite beaucoup de recherches, beaucoup d’investissements nouveaux et une réorientation des emplois.
N’opposons pas emploi et écologie, alors que c’est le cancer financier qui doit reculer. Pour ces dépenses et pour maîtriser leur orientation il est absolument nécessaire d’impliquer le crédit. Il le faut sélectif en faveur des recherches et des investissements qui développent l’emploi et favorables à l’écologie : plus l’économie de matières, de moyens matériels et de capitaux est importante, plus le taux d’intérêt serait abaissé, avec l’appui de la BCE et le suivi par les salariés et les citoyens.
L’Europe doit affirmer que le service public a pour vocation de prendre en charge les biens communs, donc l’environnement. Des filières clés (énergie, transport, alimentation) doivent être publiques et faire l’objet de grandes coopérations européennes sur projets et infrastructures. Il faut développer les coopérations entre entreprises, avec l’appui des services publics ; par exemple pour le transport : entre ferroviaire, maritime et routier, au lieu de la concurrence destructrice.
Enfin, on pourrait introduire des clauses sociales ou environnementales dans les échanges extérieurs, mais avec une action positive pour ne pas exclure des pays du Sud. Une politique de promotion de normes sociales et environnementales hardies avec nos pays partenaires, du Sud ou de l'Est, pourrait se faire par un crédit aux investissements à taux d'autant plus abaissé que ces normes sont respectées, jusqu'au prêt à taux zéro. Au contraire, il y aurait pénalisation très forte des autres investissements à l'étranger, avec des taux dissuasifs contre les délocalisations. La bonification de ce crédit serait financée notamment par le produit de taxes douanières sur les produits ne respectant pas de telles normes.
Au Parlement européen, la pression pour une appropriation sociale et écologique des moyens financiers, notamment bancaires, doit se renforcer. Les élus communistes et du Front de gauche s’emploieront à faire le lien entre objectifs, moyens et pouvoir. C’est décisif pour rapprocher mouvement social des travailleurs, mouvement altermondialiste et exigences citoyennes écologiques.
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2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 22:21
La révision générale des politiques publiques (RGPP) se présente comme un dispositif de rationalisation de la dépense publique visant à accroître l’efficacité des services publics : « faire mieux avec moins ».
En fait, elle constitue la déclinaison pour la France des voies et moyens pour rationner cette dépense avec l’engagement d’un retour à l’équilibre des finances publiques en 2012, découlant du pacte de stabilité européen révisé. Il s’agit, avec une programmation budgétaire triennale, d’organiser une réduction systématique des emplois publics présentée comme « une conséquence et un moyen » des efforts consentis pour faire reculer la part des prélèvements publics et sociaux dans les richesses produites. Celle-ci, assure-t-on, serait devenue le principal handicap pour la compétitivité des entreprises et, donc, pour l’emploi privé. C’est ainsi que, pour 2009, en France, plus de 30 000 emplois publics sont supprimés par application de la règle dite du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite.
En réalité, il s’agit de favoriser une progression sensible de la part des prélèvements financiers sur les richesses produites et, comme le préconise le traité de Lisbonne, de substituer aux services publics, et à leurs emplois sous statut, les services dits d’intérêts généraux où peuvent aussi intervenir des prestataires privés avec des critères de rentabilité financière.
La réorientation des choix européens en ce domaine comme dans la plupart des autres d’ailleurs, exige un changement profond. Cela ne peut être que le fruit d’un mixage entre rôle de nos représentants dans l’UE et luttes concrètes sur le terrain à partir du vécu et des aspirations montantes dans chacun des pays de l’Union européenne et leur coopération en Europe. La bataille menée contre la RGPP en France, les actions engagées pour la défense des emplois publics, pour les droits des fonctionnaires, le développement d’initiatives multiples (nouveaux services publics financiers, d’aides à la personne, retour dans la sphère publique de l’énergie, des transports, la poste, et les télécommunications), en portant l’exigence de nouveaux critères d’efficacité sociétale et de nouveaux droits et pouvoirs de contrôle pour les salariés, les usagers, les populations et les élus, serait considérablement renforcée et prolongée.
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2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 12:51
J'ai déjà expliqué dans ce blog comment le RSA, au delà du fait que certains vont avoir les moyens de vivre un peu mieux, et ce n'est effectivement pas négligeable, est un dispositif pervers !
Mais avec la pub en plus, j'ai explosé : vous avez entendu l'image donnée de la famille, une image  du siècle dernier où la femme ne travaille pas : il est cariste ; il doit nourrir sa femme et ses deux enfants et évidemment, le RSA va améliorer la situation financière de la famille.
Veut -on nous habituer à ce que les femmes ne travaillent pas ? Veut on nous faire retourner, même pas au siècle dernier, mais au XIXème siècle ?
Alors, oui, le RSA, c'est bien pour effacer des effets de seuils, mais il y a bien d'autres solutions, comme de donner des droits et non faire la charité. C'est bien pour cela par exemple que je me suis toujours battue pour la gratuité des manuels scolaires et non pour des aides pour certains. Il n'est pas dramatique pour ceux qui en ont les moyens d'avoir des livres gratuits et de payer un peu plus d'impôts pour compenser les dépenses !
Mais le RSA c'est aussi extrêmement pervers !
Vous croyez pas que ce serait mieux si le cariste dont parle la pub avait un salaire lui permettant de vivre dignement !
Avec le RSA, les entreprises vont pouvoir sous payer leurs salariés, multiplier les temps partiels !
Un gouvernement progressiste augmenterait le SMIC, les allocations familiales et garderait l'argent gâché dans le RSA pour développer les services publics, l'école par exemple !
Sarko, avec Hirsch, il nous fait remonter la roue du temps !
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2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 11:57
Des services publics émancipés de la rentabilité.
Une alternative est urgente en Europe pour les services et entreprises publics.
Certes, le « non » au référendum en France et aux Pays bas, ainsi que la montée des luttes pour les services publics ont obligé les rédacteurs du traité de Lisbonne, non encore adopté, à prendre des précautions nouvelles. Un protocole annexé, de même valeur que le traité, reconnaît « le large pouvoir discrétionnaire des autorités nationales, régionales et locales pour fournir, faire exécuter et organiser les services d’intérêt économique général d’une manière qui réponde autant que possible aux besoins des utilisateurs ».
Mais en réalité, le traité de Lisbonne ne fait qu’ajuster le même tir. Il maintient l’exigence de « concurrence non faussée », de libre prestation de service et de libre établissement (logique Bolkestein) et ajoute (article 129 du traité consolidé sur l’Union) que les Etats membres agissent « dans le respect du principe d’une économie de marché ouverte où la concurrence est libre ». Il consacre les notions de « service d’intérêt général » (SIG) et de « service d’intérêt économique général » (SIEG), ouverts aux privés au détriment de celle de service public pris en charge par la puissance publique ou par des entreprises publiques fonctionnant selon une autre logique de gestion que la rentabilité financière.
Ces notions mettent en cause l’idée même de service public et non privé. Elles traitent ce qui relève de l’intérêt général comme des exceptions au marché, la concurrence pour le profit étant la règle. Ces missions, dites d’intérêt général, peuvent être assumées par des entreprises privées ou privatisées avec un cahier des charges limitatif nommé « servitudes » (article 93 du projet de traité consolidé sur l’Union) compensées par des subventions. On sait que ce cahier des charges se transforme en peau de chagrin dès qu’il se trouve confronté aux exigences de rentabilité financière des capitaux privés. Et la Commission européenne persiste à vouloir libéraliser les SSIG, (services sociaux d’intérêt général) les considérant en général comme des « activités économiques » au sens des articles 43 et 49 des traités CE. De plus, le « principe du pays d’origine » a été réintroduit subrepticement par une proposition de règlement du 27 juin 2008 relatif au « statut de la société privée européenne » élargi aux « sociétés et groupes de plus grandes dimensions ». C’est tout ce que le « non » de gauche avait rejeté en 2005. Cependant, avec l’exacerbation de la crise systémique, les Etats membres de l’Union ont été conduits à transgresser les règles communautaires de restriction des dépenses publiques (pacte de stabilité, aides publiques..). Cela indique le besoin impérieux de nouvelles règles fondamentales tandis que les dirigeants européens tentent au contraire de les conforter.
Il faut développer les services publics en coopération.
Tout de suite, il faut décréter un moratoire sur toutes les suppressions d’emplois publics, ainsi que sur toutes les déréglementations engagées, (santé, énergie, transports, courrier, ..). Cela doit permettre une évaluation générale des processus de libéralisation en cours des besoins sociaux et culturels des populations, en regard des enjeux d’efficacité sociale et, aussi, des valeurs de progrès affichés par l’Union.
Tout de suite, il faut décider de rompre avec le pacte de stabilité afin d’engager, en France et en Europe, une nouvelle grande expansion des services publics. Cela exige, en France, d’en finir avec la croissance zéro des dépenses publiques. En lien avec cela il faut qu’en Europe, soit mise en cause la règle d’interdiction faite à la BCE et aux banques centrales nationales d’accorder des découverts aux Etats et d’acquérir directement des obligations d’Etat (article 123 du traité consolidé sur le fonctionnement de l’Union). Ainsi, les Etats pourraient émettre, sans appel au marché financier, des emprunts obligatoirement affectés, sous le contrôle des salariés et des usagers des services publics, à un essor efficace de ces services en coopération.
A partir de la réponse aux urgences, il faut viser une toute autre ambition pour l’Union européenne. Pour cela, il faut organiser des coopérations ambitieuses entre services publics, multiples et intimes, afin de développer les biens communs publics de l’humanité. L’idée de service public ne doit plus servir à caractériser des «exceptions au marché», mais des institutions modernes et coopérantes permettant, au contraire, de commencer à dépasser sa domination. Avec une nouvelle expansion des institutions publiques et sociales, les services non marchands (hôpitaux, écoles..), loin d’être sous la pression de la marchandisation et de la privatisation, devraient fonctionner dans un but d’efficience sociétale. C’est à dire avec non seulement des principes d’égalité d’accès et de péréquation, mais aussi une transformation fondamentale permettant de sortir de toutes les inégalités effectives exacerbées et visant les besoins d’épanouissement de chaque personnalité.
Cela requiert la pleine participation de leurs salariés et de leurs usagers à la définition, la réalisation et l’évaluation des missions. C’est dans ce but que toutes les « agences » créées devraient être réformées et réintroduites dans le champ des services publics ainsi conçus. Ceux-ci seraient connectés, jusqu’au niveau européen, dans de vastes réseaux non marchands, voués au développement de chaque personne, là même où elle entend vivre avec les siens, grâce au partage des savoirs, des compétences, des coûts et de l’utilisation des recherches et des équipements.
Au-delà des missions traditionnelles de service public à revivifier, les services marchands (électricité, gaz, transports…) seraient adossés à des entreprises publiques articulées au service public, territorial et d’Etat, assumant une nouvelle mission d’intérêt commun de sécurisation et de promotion de l’emploi et de la formation, de la recherche.
Leur gestion, démocratisée, les conduirait à coopérer en Europe pour assurer une responsabilité sociale, territoriale et environnementale avec de nouveaux critères de décision et l’intervention des salariés et des usagers jusque dans leurs choix les plus stratégiques.
Un nouveau type de financement leur permettrait de s’émanciper du marché financier grâce à l’accès à un crédit bancaire privilégié et sélectif épaulant leur mission de sécurisation de l’emploi. Elles constitueraient des réseaux européens non capitalistes pour le partage des coûts et résultats des recherches, l’essor des qualifications, des co-productions nouvelles développant et modernisant les filières industrielles et de services. Elles entraîneraient ainsi le secteur privé vers de nouvelles coopérations et des choix d’efficacité.

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1 juin 2009 1 01 /06 /juin /2009 21:03
Il y a encore deux candidats que je ne vous ai pas présentés : Françoise Faitot est une militante pacifiste. Voici ce qu'elle dit : "Paix, désarmement, dépenses militaires, sécurité européenne sont souvent absents du débat public. Pourtant, chaque jour on nous parle de l'Irak, du Proche-Orient, du Darfour, de l'Iran, ...

Mais sur la politique de l'UE, rien.

Quels sont ses choix, ses priorités, son budget de la Défense? A quel moment les citoyens sont-ils informés ? Quand peuvent-ils se faire entendre ? Quel rôle joue l'UE pour la Paix dans le monde ? Comment assurer la sécurité des peuples et de la planète ?

L'intervention des citoyens est primordiale. Rien n'a jamais changé sans leur rassemblement et leur détermination.

Jamais les problèmes de l'Humanité n'ont été aussi graves : conflits sans fin, prolifération des armes, y compris nucléaires, atteintes à l'environnement, mauvaise gestion des ressources, malnutrition, épidémies, ... Pourtant, jamais nous n'avons autant disposé de moyens pour les résoudre et créer les conditions pour que chacun puisse vivre en sécurité.

Cette situation est cause d'insécurité sociale, de violences et de conflits armés.

Il ne s'agit pas de se contenter de refuser les guerres, mais d'agir ensemble sur tout ce qui conduit aux guerres et aux violences."
Jurassien de 59 ans, père de 3 enfants et grand père 2 fois, André Lamy est un fils d'agriculteur issu d'un petit village du vignoble et resté très attaché à son terroir et à ses valeurs.
Informaticien dans un établissement bancaire, il a très tôt été élu d'abord comme délégué du personnel ensuite au Comité d'entreprise où il exerce la responsabilité de secrétaire durant de nombreuses années. Très vite conscient de l'intérêt de se rassembler pour se défendre, il va aussitôt faire partie des responsables de l'union locale de LONS LE SAUNIER puis de l'union départementale du Jura où il exerce encore des responsabilités aujourd'hui.

Très impliqué également dans le mouvement associatif, il a été président du Foyer Rural de son village, et il participe aux activités dès que son emploi du temps le lui permet.

Son engagement syndical l'a tout naturellement amené à rechercher les moyens de transformer la société pour la rendre plus juste, plus humaine. Son besoin d'avancer vers une société permettant à chacun de trouver sa place, l'a conduit tout naturellement vers le Parti communiste. C'est là qu'il trouve les valeurs correspondant le mieux à celles qu'il défend.
En 2008, sollicité pour être candidat sur son canton, il s'engage avec sa suppléante dans une campagne de rassemblement de la gauche. Ce duo rouge et vert soutenu par un collectif de campagne des plus dynamiques, a permis d'élire pour la première fois un conseiller Général de gauche sur ce canton.
Soucieux de rassembler et d'écouter, ils animent un « Conseil Cantonal » ouvert à tous ceux qui s'intéressent à la vie et aux projets de leur canton. Ce Conseil se réunit chaque trimestre et permet d'aborder les thèmes d'actualité, et de donner la parole à ceux que l'on n'écoutait plus.

 

 

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1 juin 2009 1 01 /06 /juin /2009 11:29
Les textes européens comme la façon dont se construit l’Union européenne sont souvent contraires aux droits des femmes.
Certes, certains textes évoquent l’égalité femmes-hommes concernant l’emploi et la rémunération. D’autres sont régressifs eu égard aux droits des femmes, avec l’idée de « droit à la vie », contenue dans le TCE, sans référence au droit des femmes à disposer librement de leur corps, s’alignant ainsi sur l’expression phare de tous les opposants déclarés à l’IVG comme en Pologne, au Portugal, à Malte ou en Irlande. Cela constitue une porte ouverte à la remise en cause du droit à l’IVG, qu’il faut au contraire faire avancer partout.
La conciliation vie familiale-vie professionnelle ne semble reposer que sur les mères, à partir de l’incitation à se retirer du marché du travail. Les femmes sont en première ligne du temps partiel subi. Les bas salaires sont le plus souvent féminins. Il y a des pistes alternatives avec de nouveaux droits pour les femmes afin de sortir des dominations et exploitations.
• Pour une véritable égalité hommes femmes. En matière de formation initiale (abolition de la division sexuelle des filières scolaires et universitaires). Un véritable accès reconnu et garanti à la formation continue, pour une mobilité voulue et de promotion. Pour un véritable accès à l’emploi de qualité, en bannissant les discriminations dans les emplois. Pour une véritable égalité et un développement des salaires : à travail égal salaire égal, avec un contrôle et des sanctions systématiques en cas de non respect.
• Pour viser la promotion des femmes et leur qualification reconnue à partir d une revalorisation de leurs salaires et d’ un accès aux postes de responsabilités.
• Pour une réelle conciliation vie professionnelle – vie familiale impliquant aussi les hommes. Ce qui exige un développement des formules de garde, un aménagement et une réduction du temps de travail.
 L’augmentation du taux d’activité des femmes impliquerait une augmentation de l’offre accessible aux familles de formules de garde des enfants. A ce sujet, on pourrait généraliser certaines expériences des pays de l’Europe du Nord.
• Pour un droit explicite et effectif à la protection sociale, à la santé, contre les difficultés spécifiques des familles monoparentales.
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31 mai 2009 7 31 /05 /mai /2009 20:00
Voici deux candidats de la liste du Front de Gauche dans le Grand Est que mène Hélène Franco, que je ne vous ai pas encore présentés :
Hulliya Turan a grandi dans une famille de gauche dont certains étaient engagés dans le pays d'origine de sa famille, la Turquie. Cette histoire familiale a fait qu'elle a grandi avec des valeurs de démocratie, de droit de l'homme, contre toute forme d'oppression. Dès le lycée, elle a commencé à se rapprocher des idées communistes. En 1997, elle fonde l'association jeunesse initiative AJI qu'elle préside quelques années. Cette association avait comme objectif entre autre de monter et proposer aux jeunes et avec les jeunes, originaire de Turquie, des actions et activités.

Elle participe à différents collectifs et plus particulièrement contre la guerre en Afghanistan et en Irak.

Pendant la dernière période des élections municipales à Strasbourg elle se rapproche du PCF et y adhère en 2007, considérant que le PCF est l'organisation politique la plus proche de ses idées.

Inspecteur du travail, Emmanuel Girod se bagarre quotidiennement pour faire respecter les droits des salariés, de plus en plus allégrement bafoués dans le territoire de Haute Saône où il exerce cette fonction.

Vigilant sur les « réformes » et autres attaques contre ces droits comme sur la protection sociale, il est engagé à la CGT où il exerce différents mandats locaux et nationaux. Il se fait un devoir d'alerter sur chaque évolution défavorable aux salariés.

Engagé politiquement depuis 1996, dans l'écologie et le social, il travaille d'abord au sein d'un groupe politique de gauche au Conseil Régional de Franche Comté. Au PS à partir de 1998, il défend une ligne clairement ancrée à gauche et fidèle au socialisme de Jaurès. C'est à ce titre qu'il s'est fortement engagé à PRS et dans la campagne pour le NON au TCE en 2005, au sein du Collectif pour une autre Europe du grand Besançon.

Emmanuel porte avec acharnement les exigences de démocratie, à tous les niveaux, (et bien sûr dans l'entreprise), de solidarité, de paix et de respect de l'environnement dont l'Europe a tant besoin.

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30 mai 2009 6 30 /05 /mai /2009 22:48
Le titre de ce billet, je l'ai pris dans une interview de Francis Wurtz que l'on trouve sur le site du Monde. Voici toute la conclusion de cet article, que je vous invite à aller lire en entier en cliquant ici. Elle décrit magnifiquement la place nécessaire des élus pour être véritablement utiles !
"Veiller à garder toujours un pied dans l’institution et un pied dans les sociétés. Sans l’un, on glisse vers le populisme, sans l’autre, on s’enferme dans une bulle. Les deux conduisent à l’impasse dans laquelle s’enfonce la construction européenne. En sortir coûte que coûte doit être une priorité pour la gauche qui a l’ambition de changer l’Europe."
Pour ceux qui l'auraient oublié, Francis Wurtz était le président du groupe GUE au Parlement européen. Il appelle à voter pour le Front de Gauche.
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29 mai 2009 5 29 /05 /mai /2009 21:30
Les accords de Bologne (1999) et de Lisbonne (2000) appliquent en Europe l’Accord général sur le Commerce des services (AGCS), qui prévoit la libéralisation totale de l’enseignement supérieur et de la recherche pour 2010. L’harmonisation européenne, censée faciliter les coopérations, sert en fait la mise en concurrence des territoires, des établissements et des individus. L’absence de consultation de la communauté universitaire dans l’élaboration des réformes européennes est une manifestation de l’autoritarisme qui caractérise ces politiques. Quatre défis sont à relever pour une nouvelle civilisation
Premier défi : le besoin de coopérations internationales. Le partage des connaissances est de plus en plus nécessaire. L’Europe doit promouvoir des coopérations libres entre établissements, en son sein et hors de ses frontières.
Deuxième défi : de la massification inégalitaire à la démocratisation.
L’UE affiche l’objectif d’augmenter le niveau de formation (50% d’une génération à la licence). Mais dans le même temps, l’individualisation des parcours tend à abaisser le niveau de qualification pour une grande masse d’étudiants et les possibilités de reconnaissance de la formation par l’employeur (suppression du DEUG, menaces sur le DUT ou le BTS, sortie plus précoce pour de nombreux étudiants).
Au sein du service public d’éducation et de formation tout au long de la vie, un service public de l’enseignement supérieur et de la recherche doit garantir à chaque étudiant les moyens de sa réussite personnelle, dans l’intérêt de la société dans son ensemble : autonomie économique par l’attribution d’une allocation d’études généralisée et par un système de bourses, droit effectif à la reconnaissance des acquis et à l’insertion professionnelle et sociale.
Troisième défi : libérer l’enseignement et la recherche des pressions financières réactionnaires. Les luttes en cours portent de fortes exigences démocratiques. La liberté de l’enseignement et de la recherche nécessite un système pluraliste, une gestion démocratique des établissements (nouveaux pouvoirs pour les travailleurs et les usagers) et un financement public obéissant à des critères rigoureux d’efficacité sociale.
Quatrième défi : le rôle des savoirs dans l’économie et la vie sociale. Les entreprises doivent participer au financement de la recherche par le biais de prélèvements assis sur une nouvelle croissance de la valeur ajoutée. La création de pôles publics industriels (nationaux ou européens) offrirait des espaces nouveaux pour la recherche. Une formation initiale et continue ambitieuse doit donner aux salariés les moyens de participer aux décisions dans les entreprises.
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