Les élections européennes sont l'occasion de se prononcer pour une
construction européenne complètement différente de celle proposée par l'UMP-PS afin de répondre aux besoins sociaux urgents face à la crise systémique exacerbée du capitalisme
mondialisé, dont l’Europe souffre tout particulièrement.
La crise financière de 2008 a débouché sur la crise économique et sociale
généralisée de 2009, avec les reculs de l’industrie et des services. Le chômage explose. Une précarité galopante frappe les emplois. C’est insupportable et la colère sociale monte partout !
Les pays d’Europe orientale qui ont rejoint l’Union européenne sont particulièrement touchés.
Cette crise tient à l’insuffisance
très grave de la demande globale : investissement et consommation et aussi, aux excès d’endettements et du crédit spéculatif.
C'est à tout cela qu'il faut s'attaquer et aux effets dépressifs de la
construction européenne, comme l’action de la Banque Centrale Européenne contre un crédit favorisant l’emploi et les salaires, ou le Pacte de stabilité qui continue, malgré les dépassements, à
faire pression contre les dépenses publiques et sociales.
Il faut agir tout particulièrement sur les
critères du crédit et des financements publics, pour le développement de la demande globale et des capacités humaines d’une croissance durable,
Les plans de relance dans l’Union européenne sont trop insuffisants et
contradictoires. C'est le cas en France où l'accent est mis sur l'investissement et non sur les salaires et la consommation.
Mais souligner cela, comme le font à leur façon le PS et le Parti socialiste
européen, ne suffit pas si on ne pose pas la question d’autres critères des crédits et d’autres pouvoirs.
Face à la crise bancaire, des centaines de milliards d'euros de
financements publics de soutien des banques ont été mobilisés, dans chaque pays, environ
3000 milliards dans l’Union européenne.
Mais les critères du crédit pour la rentabilité financière qui ont conduit à
la crise ne sont pas changés. La BCE a baissé ses taux d’intérêt de refinancement des banques à 1,25%, contre 0,25% pour la Federal Reserve des Etats-Unis. Il
convient non seulement de les baisser bien plus mais surtout de conditionner les fonds à l’investissement réel accompagné d’emploi et de
formation. En refusant de conditionner leurs aides publiques à une responsabilisation sociale et environnementale des banques et des entreprises, les
dirigeants des États, de l'Union européenne comme de la BCE encouragent la relance de la spéculation, des exportations de capitaux et la constitution possible de nouvelles bulles financières,
comme sur des titres d’emprunts publics.
Les financements et endettements publics très accrus font monter les tensions
dans l'Union européenne et grandir des risques nouveaux. On assiste ainsi à la chute de la livre sterling, ce qui a fait qu’ un pays comme le Royaume-Uni n'a pas pu placer entièrement son dernier
emprunt public et a été contraint de renoncer à un deuxième plan de relance. Dans les pays d'Europe orientale, le besoin de soutiens extérieurs monte, tandis que les monnaies s'effondrent
(Pologne, République tchèque, Hongrie, Lettonie) et les banques chancellent. Les taux d’intérêt des dettes publiques des pays participant à l’Euro montent, comme en Grèce, en Italie, et même en
France ils sont un peu plus élevés qu’en Allemagne.
L'Europe doit aussi contribuer à
une autre construction mondiale
Il faudrait aussi que l’Union européenne contribue à une refondation démocratique du FMI avec les pays émergents, pour s'émanciper de la domination du dollar, avec une monnaie commune
mondiale à partir de droits de tirage spéciaux. La décision du G20, de créer 250 milliards de dollars en «Droits de tirages spéciaux» (DTS) du FMI pour aider les États en difficulté, est
importante. Mais elle reste encore très insuffisante en quantité et surtout ne concerne pas d’autres critères de refinancement pour l’emploi, la formation, les services publics.
Au lieu de la collaboration fondamentale,
assortie de rivalité, avec les États-Unis, l’Union européenne doit se rapprocher des pays émergents et s’appuyer sur une promotion sociale et démocratique sur tous les
plans.
Le 7 juin, on vote Front de Gauche !