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  • : Le blog de Michèle Leflon
  • : Michèle Leflon, communiste, Vice présidente du conseil régional de Champagne Ardenne, a créé ce blog pour crier son indignation devant le recul de l'humain, la casse de la planète et favoriser le débat pour une alternative politique vraiment à gauche. Ce blog, tout particulièrement tourné vers les Ardennes, en présente des informations alternatives.
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Qui suis-je ?

Pour me contacter :
michele.leflon@orange.fr


Vice-présidente du Conseil Régional de Champagne Ardenne, chargée de la formation professionnelle et de l'orientation

Membre du Conseil National du Parti Communiste Français.

Ancien médecin anesthésiste-réanimatrice à l'hôpital de Charleville Mézières.

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La nature dans les Ardennes

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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 22:28

marche revinFrançois Hollande avait promis de renégocier, mais rien n'a changé dans le coeur de ce traité qui condamne les peuples européens à l'austérité à vie, à la récession.

Ce matin, les militants communistes étaient sur le marché de Revin : en une heure, 170 signatures pour demander un référendum sur ce traité que F. Hollande voudrait passer en douce au Parlement. On faisait la queue pour signer ! Et le lien est fait par tous entre la politique européenne et le chômage, la misère...

Les inscriptions arrivent pour participer à la manifestation prévue à Paris le 30 septembre sur le mot d'ordre : "Pour une Europe solidaire, non au traité d'austérité. Pour réserver vos places dans le(s) car organisé au départ des Ardennes pour cette manifestation, vous pouvez téléphoner au 03 24 56 40 43 ou envoyer un mail à fdg.ardennes@gmail.com

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12 septembre 2012 3 12 /09 /septembre /2012 12:06

uneDans mon précédent article (à lire ou à relire en cliquant ici), je vous faisais état de la mise en vente d'une partie de l'hôpital de Rethel.

Après l'article paru dans la presse locale hier (et vous pouvez voir la une de l'édition ardennaise de l'Union), la journaliste a continué son travail d'investigation et on ne peut que la remercier d'essayer de tirer au clair cette histoire. Dans l'édition du jour, à lire en cliquant ici, nous avons droit au démenti du directeur de l'hôpital et aux justifications du directeur de l'agence immobilière.

A l'heure qu'il est, l'annonce figure toujours en ligne (à voir en cliquant ici).

Pour Rethel aussi, il y a urgence à un moratoire sur la loi HPST, permettant les concertations nécessaires à une loi de santé, dont un des volets doit être une vraie démocratie sanitaire.

Car, sans même rentrer dans le débat des solutions au déficit de cet hôpital, l'absence de transparence est scandaleuse.

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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 12:19

Mercredi dernier, la Conférence Régionale de la Santé et de l'Autonomie (CRSA) donnait son avis sur les modifications du PRIAC. Derrière cet acronyme barbare se trouve la répartition de financements pour des constructions de maisons de retraites (et de structures pour personnes en situation de handicap, mais ce n'est pas le but de mon article).

Comme vous le savez sans doute, (et vous pouvez trouver des informations sur le site de l'An Vert en cliquant ici ou ici) il y a deux projets d'EHPAD à Vouziers, l'un public, l'autre privé, porté par ORPEA, une société côtée en bourse, qui semble avoir jeté son dévolu sur les Ardennes, puisque c'est ce même groupe qui a récupéré les maisons de retraite de l'hôpital de Charleville Mézières.

Figurez vous que seul le financement de la structure portée par ORPEA figurait dans les mesures de financement. Pas de notion de la maison de retraite publique !

Les financements que l'Agence Régionale de Santé doivent répartir, après avis de la CRSA, proviennent de la CNSA, la Caisse Nationale de Solidarité pour l'autonomie qui est destinataire des fonds collectés à travers la journée de solidarité, vous savez, cette journée de travail gratuite qui nous a été imposée en 2004. En 2011, les revenus liés à la journée de solidarité représentait 11,7 % du budget total de la CNSA, 2,33 milliards d'euros.

Vous avez sans doute envie que ces fonds qui proviennent de votre travail soient utiles : et bien, comme vous le voyez, ils servent à des groupes comme ORPEA pour investir et mieux ponctionner les personnes âgées ensuite !

J'ai donc demandé pourquoi, des projets avaient été abandonnés (ce qui était une des raisons de la révision de ce plan) comme dans la Marne pour cause de réduction de crédits, alors qu'il restait de l'argent pour aider ORPEA, pourquoi le choix avait été fait sur Vouziers d'aider le privé, alors que le projet public traîne, faute, entre autre, d'un plan de financement bouclé et si des conditions avaient été mises à ORPEA pour que cet EHPAD, contruit avec des fonds publics, accueille toutes les personnes âgées, quelque soient leurs ressources financières.

Aux premières questions, j'ai eu comme réponse que le choix avait été fait d'honorer les engagements précédemment pris.

Et sur la question des prix de journées, JC Paille, le directeur de l'ARS, a passé la parole au président de la commission "prise en charge médico sociale et accompagnement" : l'aide aux personnes âgées est du ressort des conseils généraux !

Cette CRSA se tenait précisément l'après midi du jour où, à la foire de Chalons, avait lieu la première université régionale de la santé, organisée par le Conseil Régional : la salle comble avait montré l'intérêt de la population pour les questions de santé, et l'atmosphère n'était pas à la satisfaction, comme l'après midi ! Comme l'a dit en conclusion Joëlle Barat, vice présidente du Conseil Régional en charge de la santé, la loi HPST mérite d'être sérieusement revisitée.

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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 22:45

mabUne blague ? J'aimerais pouvoir vous dire cela, mais en cliquant ici, vous pouvez même trouver l'impression d'écran. Et si l'annonce a disparu de ce site, elle figure toujours sur celui d'une agence rémoise : "Magnifique hôtel particulier d'environ 2500 m2 hab. au centre d'une jolie ville touristique des Ardennes, située devant une très jolie place arborée et pavetée ..."

Les difficultés financières du Groupe Hospitalier Sud Ardennes sont connues. Faut il pour autant brader les bijoux de famille ? Qui a pris cette décision ? Car rien n'a été dit au dernier conseil de surveillance qui s'est tenu avant l'été et c'est la vigilance du personnel qui a découvert ce scandale.

Le but recherché serait il que la surprise créée incite le personnel à se cotiser pour racheter son hôpital ?

Ou est il décidé de ne plus donner à manger aux malades hospitalisés à Rethel ?

Car ces bâtiments, s'ils ne servent pas aux soins, regroupent les services administratifs, la cuisine et le restaurant du personnel et la vente à bas prix ne couvrirait sans doute même pas les investissements nécessaires pour réinstaller ces activités ...

A moins qu'il soit décidé de ne plus rien facturer aux patients, ce qui pourrait être une bonne nouvelle, mais la disparition des services administratifs pourrait aussi signifier la fin de la paie du personnel ...

Je raconte n'importe quoi, mais ce n'est pas pire que cette mise en vente décidée en dépit du bon sens, témoignant de l'aberration d'une loi HPST qui a supprimé tout contrôle démocratique sur la gestion des hôpitaux, une loi pour l'application de laquelle Marisol Touraine serait bien inspirée de décider un moratoire, le temps des concertations nécessaires à une grande loi de santé.

Elle serait bien inspirée aussi de déserrer l'étranglement financier des hôpitaux.

Dans l'immédiat, j'écris au directeur de l'Agence Régionale de la Santé pour lui demander de mettre fin à cette mise en vente décidée en dépit du bon sens.

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 21:12

On nous l'a promis le changement ! Mais il va falloir beaucoup se bouger pour que ce soit réel !

Dans cette fin d'été, je viens de signer deux pétitions :

- la première pour la régularisation de la famille Idrizi, car même sur des questions comme celle là qui ne remettent pas en cause les équilibres économiques, qui n'oblige pas F. Hollande à se heurter de front aux profits des actionnaires, le changement n'apparaît pas vite ! Et même dans notre région, il y a des familles que l'on expulse. La famille Idrizi vit en Haute Marne depuis deux ans. Pour en savoir plus, et pour comme moi signer la pétition, cliquez ici.

- la seconde, c'est le manifeste des médecins solidaires, contre les dépassements d'honoraires. On peut le trouver en cliquant ici.

Marisol Touraine se contente de bricoler, pour ne pas poser les questions de fond : celles de la nécessaire renégociation des honoraires médicaux. Il n'est en effet pas légitime que certains médecins gagnent beaucoup plus que d'autres (en fonction de la spécialité, pas de la quantité de travail !). Et la sécu se satisfait de la situation, car il y a sans doute des actes qu'il faudrait réévaluer, et ça lui couterait plus cher, alors que les dépassements, c'est les mutuelles ou les malades qui les paient ! Et effectivement, sans renégociation, M. Touraine ne peut pas interdire les dépassements au risque de mouvements de protestation majeure. Et pourtant, même en limitant les dépassements, on reste dans un cadre inadmissible, celui de la médecine à deux vitesses, entre les malades qui peuvent payer, qui ont une "bonne" mutuelle, et les autres, abandonnés.

A propos de dépassements d'honoraires, dans le mic-mac public-privé qui est en train de s'organiser à l'hôpital de Charleville Mézières, on peut certes se réjouir car il devrait être possible de recourrir aux médecins issus de la polyclinique dans les locaux de l'hôpital sans avoir à débourser pour payer des dépassements d'honoraires : les voix qui se sont élevées en ce sens, celles des communistes, celles du collectif de défense de l'hôpital ... ont été entendues (comme quoi, cela sert à quelque chose de protester, de proposer ...). La question des usagers est donc résolue. Mais dans l'immédiat seulement, car d'après les informations que nous avons, ces médecins, en particulier les ophtalmologues, ont réussi à négocier l'équivalent des dépassements d'honoraires dans leurs revenus. J'ai d'autant plus de mal à comprendre que j'ai récemment lu une argumentation d'un médecin ophtalmologiste, s'appuyant sur le coût des matériels nécessaires pour justifier les dépassements. Or, dans le cas carolomacérien, si j'ai bien saisi, le matériel appartiendra au groupement de coopération sanitaire(GCS). Et les revenus augmentés des médecins pèseront sur le budget du GCS voire sur celui de l'hôpital avec inévitablement des conséquences pour le personnel et donc pour la qualité des soins.

J'ai encore fait des digressions importantes ...

Il va falloir se bouger pour que le changement, ce soit maintenant.

J'y reviendrais, mais notez d'ores et déjà qu'une grande manifestation nationale est prévue pour exiger un référendum sur le traité européen : à priori le 30 septembre.

 

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31 août 2012 5 31 /08 /août /2012 08:52

Petit-logo-emplois-davenirEn complément des réflexions que j'ai apporté dans un précédent article sur le projet d'emplois d'avenir (à lire en cliquant ici) où j'aborde essentiellement les questions de formation, j'ai envie de revenir sur un point : le public visé, les jeunes des zones urbaines sensibles.

Cela m'interroge particulièrement : loin de moi l'idée de penser que ces jeunes n'ont pas particulièrement besoin d'être aidés dans leur insertion dans l'emploi, mais aidés, pas assistés !

Ils ont droit, comme chaque citoyen adulte de notre société, à un emploi et ils attendent de l'organisation de la société d'avoir cet emploi, de bonne qualité, en CDI.

Evidemment, beaucoup seront contents, dans la galère qui est actuellement la leur, de trouver ces emplois d'avenir (cela montre d'ailleurs, que contrairement aux dires des mauvaises langues, les jeunes ont envie de travailler quelque soient les conditions).

Mais est ce un cadeau à leur faire que d'inscrire à leur CV un emploi qui aura été réservé aux jeunes des ZUS ?

Mais est ce un facteur de cohésion sociale que d'éliminer de ces emplois d'autres jeunes, tout autant dans la panade, même s'ils ne sont pas stigmatisés ? Rappelons nous les analyses faites après les élections du printemps, l'importance du vote FN dans des zones rurbaines (et on en a, dans le département, des zones comme cela) : tous ces gens qui se sont éloignés des centres-villes pour se loger à moindre coût et qui n'en peuvent plus financièrement avec le chômage qui les a rejoint, l'augmentation du prix de l'essence ..., leur colère, leur scandaleuse dérive idéologique pour nombre d'entre eux. Leurs jeunes, souvent aussi bien dans la mouise - en plus, il y a les problèmes de transports - n'auraient pas le droit à ces emplois ? De quoi amplifier des colères ! Les rendre encore plus irrationnelles et dangeureuses !

Car fondamentalement la sélection des publics pouvant bénéficier des emplois d'avenir témoigne d'une idéologie fausse, celle de la charité que l'on fait pour essayer d'atténuer la dureté du capitalisme, obole d'un emploi précaire à certains, là où ce qui est nécessaire c'est d'instaurer le droit à l'emploi, la sécurité sociale professionnelle dès la sortie de la formation iniale pour tous, quitte à se heurter aux lois du capitalisme !

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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 14:50

Les derniers chiffres du chômage viennent de tomber. Notre département, avec officiellement 22 137 demandeurs d’emploi, connaît une hausse de 11,2 % sur un an. S’il s’agit des dégâts de la politique de l’ancien gouvernement, il est en revanche nécessaire de prendre des mesures urgentes. La proposition des communistes de voter rapidement une loi contre les licenciements boursiers est plus que jamais indispensable. Sur cette question de l’emploi, le gouvernement doit cesser de tergiverser et passer aux actes. Notre département connait, en effet, une véritable hémorragie avec 4000 emplois industriels supprimés ces dix dernières années.

Il n’est plus acceptable que les Ardennes subissent encore la loi des patrons voyous à l’image de l’ex dirigeant de Thomé Génot qui coule des jours heureux en Californie. Les révélations faites, récemment, par le journal l’Union sur Greg Willis, en rendant public les responsabilités américaines actuelles de ce dernier (directeur d’un institut culturel), l’on certes, conduit à la démission mais son extradition vers la France reste toujours à concrétiser. Il est surprenant que le gouvernement n’exige pas plus fermement que les Etats Unis nous renvoie le fossoyeur de Thomé Génot afin qu’il purge la peine à laquelle il a été condamné par le Tribunal correctionnel de Reims.

Pour conduire le changement, la gauche a besoin de courage. Nous demandons au Président de la République, qui va venir inaugurer la foire de Châlons en Champagne ce 31 août, de ne pas ignorer la situation économique et industrielle de la Champagne Ardenne. Nous souhaitons rapidement la mise en place d’un moratoire sur les plans ce licenciements annoncés et notamment chez PSA dont l’usine des Ayvelles (Charleville-Mézières) et concernée par la réduction d’effectifs au sein du groupe et la décision de tenir un référendum sur le pacte budgétaire européen.

 

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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 19:57

hq29Sans doute les deux !

Une bouffée d'oxygène pour les jeunes qui en bénéficieront, une bouffée d'oxygène pour les employeurs du secteur non marchand portant des activités d'utilité sociale.

Mais un coup d'épée dans l'eau vis à vis des questions de fond qui sont posées : celle de la sécurisation des parcours professionnels dès la sortie de la formation initiale, celle des raisons du chômage des jeunes, celle des causes de la sortie des jeunes sans qualification de l'école, celle de l'incapacité des employeurs du secteur non marchand à financer des emplois socialement nécessaires ...

Avant de revenir sur ces questions essentielles, permettez moi déjà d'aborder ces nouveaux contrats sous l'angle formation et de vous faire part de ma plus grande inquiétude ! Car ces jeunes sans qualification, le but me semble devoir être de les qualifier, sauf à vouloir uniquement baisser temporairement les statistiques du chômage des jeunes. Comment ?

Je cite le communiqué de presse publié à l'issue du conseil des ministres : "L’emploi d’avenir offre les conditions d’une première expérience professionnelle réussie. Il pourra aboutir à une pérennisation dans l’emploi créé, à l’acquisition de compétences donnant au jeune des perspectives nouvelles dans une activité d’avenir, ou à la reprise d’une formation, en alternance le plus souvent, en lien avec la motivation trouvée pour un métier. Ce parcours de réussite reposera sur un fort engagement des employeurs (tutorat, formation…) et un accompagnement renforcé assuré principalement par les missions locales."

Quelle reconnaissance pour l'acquisition des compétences ? A-t-on pour but de vouer ces jeunes au SMIC à vie, faute de diplômes et/ou à l'insécurité de l'emploi ?

Comment pourront ils reprendre une formation en alternance ? Leur faudra-t-il chercher un employeur pour un contrat d'apprentissage ou de professionnalisation ? Ne pourrait on pas prévoir qu'au moins dans les cas où ces jeunes souhaitent se former dans le domaine découvert au cours de leur contrat d'avenir, leur employeur ne soit obligé de leur assurer ce contrat en alternance, sous une forme sans doute nouvelle, pas tout à fait contrat de professionnalisation pour permettre une durée suffisante, pas tout à fait contrat d'apprentissage pour garantir le maintien d'un salaire au moins équivalent au SMIC pour ces jeunes qui auront acquis une indépendance financière vis à vis de leurs parents et vieilli, voir qui seront chargé de famille ?

Qui financera la formation ? Il est bien beau de demander un engagement fort des employeurs, mais on ne le demande pas à ceux qui font du profit et qui en ont les moyens, on le demande aux employeurs du secteur non marchand qui en ont souvent la volonté mais pas les moyens !

L'exposé des motifs figurant en introduction au texte du projet de loi est plus dissert sur la question : "Le succès des emplois d’avenir reposera sur la mobilisation de tous les acteurs. Au premier chef, le Gouvernement souhaite travailler avec les régions afin que leurs dispositifs de formation et de validation des acquis soient accessibles aux publics recrutés dans le cadre des emplois d’avenir. Avec les régions qui le souhaitent, des offres spécifiques pourront également être expérimentées pour répondre aux besoins de publics jeunes et peu qualifiés. Certaines de ces expérimentations pourraient préfigurer un futur droit à la qualification différée." La suite du texte se réfère à la mobilisation des partenaires sociaux.

Bien évidemment, en ce qui concerne notre région, je proposerai que l'on travaille en ce sens. Encore faut il que l'on en ait la possibilité ! j'y reviendrai.

Car si l'exposé des motifs ouvre des portes, le texte même du projet de loi les ferme ! On découvre en effet que les contrats d'avenir ne vont être que des formes particulières de CAE (contrat d'accompagnement dans l'emploi) ou CIE (Contrat Initiative Emploi), et que les dispositions s'appliquant à ces contrats sont valables, sauf dispositions contraires, comme la durée (au moins un an renouvelable trois fois) ou le temps de travail (à temps plein). La seule référence à la formation dans le texte concerne le dossier permettant à l'employeur de toucher l'aide qui devra indiquer " les actions de formation, réalisées pendant le temps de travail ou en dehors de celui-ci."

Les difficultés majeures de financement de la formation des personnes en contrats aidés vont donc se retrouver sur ces contrats d'avenir : pour les financeurs de la formation des salariés, ce ne sont pas des salariés comme les autres, mais pour les financeurs de la formation des demandeurs d'emploi, ce ne sont pas des demandeurs d'emploi ! Alors, oui, il faudra bien, pour le succès des emplois d'avenir une mobilisation des régions et des fonds de la formation des salariés, mais la loi fait l'impasse sur le comment ! Et depuis 2004, la loi de cohésion sociale et la suppression des fonds de l'état dans la formation des contrats aidés, c'est l'impasse sur cette question.

Le deuxième aspect de la loi qui ferme les portes de la formation est celle du temps de travail, car si la longueur du contrat, bien supérieur à celle des CAE actuels est évidemment un plus pour un vrai parcours d'insertion, le temps plein m'interroge et la notion de formation en dehors du temps de travail encore plus ! Et j'ai d'ailleurs du mal à imaginer comment un employeur potentiel pourra faire un dossier indiquant les actions de formation prévues pour un jeune qu'il connaitra encore très imparfaitement puisque ce sera avant son embauche.

Rêvons d'un vrai contrat pour l'avenir d'un jeune : du boulot tout de suite avec un vrai salaire à temps plein. Là dessus, aucun désaccord avec le projet de loi, de quoi redonner le moral au jeune, lui montrer qu'il peut être utile dans la société, qu'il y a sa place, même s'il est sorti sans qualification de l'école. Mais sur son temps de travail, il faut qu'il puisse aller voir son conseiller à la mission locale, faire un bilan de compétence, participer à des actions d'orientation professionnelle ... bref se bâtir un projet professionnel et quand c'est mûr, toujours sur son temps de travail, si nécessaire pouvoir bénéficier d'actions de remise à niveau, avant une formation qualifiante qui pourrait être en alternance, toujours dans le cadre du contrat d'avenir. Ce serait un contrat à temps plein pour le jeune, ceci lui garantissant un salaire et un contrat à temps variable pour l'employeur, le jeune travaillant de moins en moins au fur et à mesure que l'aspect formation monte en puissance, mais étant de plus en plus compétent et de toute façon, l'employeur ne paie qu'un quart du salaire.

Alors, oui, je le disais, je proposerai que la région contribue à la formation des contrats d'avenir, mais il faut à la fois que la loi prévoit la formation sur le temps de travail (et les actions d'accompagnement) avec maintien du salaire et donc l'aide financière de l'Etat quelque soit la durée effective de travail et il faut que le gouvernement prévoit un mécanisme financier permettant aux régions de s'engager dans cette voie, car, de par leur compétence, ce sont effectivement elles qui sont le plus à même d'adapter l'offre de formation aux besoins de ces jeunes. 100 000 emplois d'avenir en France, cela devrait en faire de 2000 à 2500 en Champagne Ardenne et on ne trouvera pas sous le sabot d'un cheval de quoi financer la formation de 2000 jeunes ! Et étant optimiste, on peut se dire qu'il y en aura quelques uns de moins à l'Ecole de la deuxième chance ou sur les actions du programme régional de formation, mais il y a malheureusement beaucoup plus que 2000 jeunes au chômage en région. Les derniers chiffres officiels indiquent 11029 demandeurs d'emploi de moins de 25 ans inscrits à Pôle Emploi. On sait que particulièrement pour les jeunes, l'inscription à Pôle emploi n'est pas la règle en cas de recherche d'emploi, puisque tous ceux qui n'ont pas travaillé ne sont pas indemnisés. Alors pour que la formation des jeunes en contrat d'avenir ne retentisse pas sur la formation des jeunes qui n'auront même pas la chance d'avoir un tel contrat, il va falloir que l'Etat en paie une bonne part ! C'est toute la question des ressources des collectivités territoriales et en particulier des régions qui est posée ! Là aussi, le changement cela doit être maintenant !

Et j'entends bien que des expérimentations pourraient préfigurer un droit à la formation différée : je pense qu'effectivement, les régions, avec des dispositifs comme les écoles de la deuxième chance, mais aussi toute leur capacité à pousser à l'innovation, ont toute leur place dans la mise en place d'un droit à la formation différée. Mais je le dis aussi clairement : le financement ne peut être que celui de l'Etat, en lien étroit avec le budget de l'Education Nationale, car il n'est pas envisageable que ce ne soit pas le même qui finance la formation initiale et ses échecs nécessitant une formation différée ! Que ce soit l'Education Nationale qui finance le droit à une formation différée me paraît une incitation nécessaire pour éviter la multiplication des sorties sans qualification.

Après cette longue, sans doute trop longue, diversion sur l'aspect formation, revenons aux questions de fond évoquées plus haut. Elles soulèvent à mon sens trois groupes de remarques :

- le financement des activités à utilité sociale avérée : cela fait maintenant plusieurs décennies (les TUC, travaux d'intérêt collectif, ont été créé en 1984 par le gouvernement Fabius) que les associations, les communes bénéficient d'aides de l'Etat sous forme d'aide à l'emploi pour des activités socialement nécessaires qu'elles n'ont pas les moyens de réaliser sans ces aides. Ne faut il pas reconnaître que ces activités sont indispensables mais non solvables, relevant donc du financement collectif par l'impôt  et en tirer les conséquences pour des dotations aux collectivités ou des subventions aux associations, permettant la création d'emplois durables de qualité ?

- la sortie de jeunes sans qualification de l'Education Nationale pose toutes les questions relatives à la transformation nécessaire de l'école en France. Je ne m'étendrais évidemment pas sur cette question ici, qui nécessiterait de longs développements. Mais comme je n'ai rien dit dans tout cet article sur cet aspect particulier des contrats d'avenir que sont les emplois d'avenir professeur, il y aurait aussi beaucoup à dire - et à critiquer - j'en profite pour vous donner dans ce paragraphe le lien avec l'article de Nouvelles des Ardennes à ce sujet, reprenant le communiqué du réseau école du PCF : vous pouvez le lire en cliquant ici. (N'hésitez pas à dérouler la page vers le bas).Petit-logo-emplois-davenir

- enfin on contourne le problème des entreprises qui ne veulent pas de jeunes sans expérience car elles ont peur de perdre sur leurs profits en consacrant un peu de temps à de l'accompagnement des jeunes. Je ne peux m'empêcher de faire le lien avec le premier ministre allant rassurer le patronat à l'université du MEDEF, mais aussi avec les déclarations sur l'emploi : ce même communiqué de presse du conseil des ministres du 29 août qui préesnte les emplois d'avenir, annonce des actions en profondeur sur le financement de la protection sociale, qui, je cite " repose aujourd’hui trop largement sur le seul travail." Arrêtons de vouloir baisser le coût du travail, une véritable offense aux travailleurs. C'est le coût du capital qui doit baisser.

Mais ne vous inquiétez pas : les contrats d'avenir ont déjà leur logo !

Plus sérieusement, en guise de conclusion, je vous invite à lire ce que les jeunes pensent de ce projet, de leurs besoins : cliquez ici, pour voir l'interview de Pierric Annoot, secrétaire général des jeunes communistes dans l'Humanité.

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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 21:05

Pour sortir de ma torpeur estivale, et surtout de ce premier été qui, précisément, n'a pas été, pour moi, contraint par le travail mais consacré à la randonnée, aux petits enfants ...et à un peu de recul pour mieux contribuer à faire réussir la gauche, car nous n'avons pas le choix, pour notre peuple, et si je peux me permettre de dire cela, malgré l'un des partis de gauche, malgré les socialistes ... je ne résiste pas au plaisir de vous communiquer comme d'autres fois, l'article que Régine Henry, conseillère municipale communiste à Sedan, a écrit pour Sedan Mag :

C'est au cœur de la crise boursière et bancaire de 1929 que le gouvernement du Front Populaire en 1936 a inventé, en France, les congés payés. En même temps, la Gauche au pouvoir réduisait la journée et la semaine de travail, accroissait la scolarité des Enfants, augmentait le pouvoir d'achat sous les hauts cris du patronat et de la droite de l'époque mais sans nuire à la compétitivité comme on dit aujourd'hui !

Le temps des cong'payes était celui du bonheur et du temps libre retrouvé en famille ou entre amis. Le temps du repos et du farniente, celui des voyages, du soleil, du camping, des rencontres ! Le temps aussi de restaurer sa « force de travail » ! Le temps des VACANCES !

Petit à petit et grâce aux luttes ouvrières les 15 jours initiaux de congés payés sont passés à 5 semaines ... 5 semaines constamment remises en cause par le patronat, 5 semaines qu'il est bien difficile de prendre en famille, en période estivale, tellement le poids des contraintes subies par les Salarié(e)s devient de plus en plus lourd au fil du temps : il n'y aurait soi disant plus de travail mais il est impossible de prendre plus de 2 à 3 semaines de congés ! 5 semaines dont on peut « choisir » (???) de ne pas bénéficier en totalité ceci via le « compte épargne temps » ! « Droit » insensé qui remet en cause un droit fondamental, nuit à la santé  et profite au patronat !

Selon un récent rapport, les Français partent de moins en moins en vacances : 46% ne partiraient plus et ce chiffre augmente à 60% s'agissant des Femmes seules avec Enfants ou des familles ouvrières ! La plupart de ceux qui partent rognent sur le budget, la durée, la destination.

Les associations comme le Secours Populaire Français se démènent pour offrir un jour à la mer ou à la campagne, une sortie aux Enfants toujours plus nombreux qui n'ont pas d'autres vacances ! Le manque d'argent, le coût des séjours et celui de la vie, l'angoisse du lendemain sont les raisons invoquées par ceux qui ne partent pas … Pour eux, pas de yacht ni d'hôtels luxueux, pas de restos sympas, pas de villas ni de voyages de rêve …RIEN !

La Ministre du tourisme parle d'améliorer l'offre et la qualité de l'offre touristique. D'accord, cela crée des emplois et de la vie ! Mais si la gauche au(x) pouvoir(s) veut ne pas décevoir, il lui faudra faire le choix de s'attaquer au cœur des raisons de ce recul de civilisation : les logiques financières qui considèrent le repos comme des heures volées, le travail comme un coût et placent la rentabilité financière avant les droits fondamentaux des citoyens.

Rien ne sera possible si on ne s'attaque pas au monde de la finance et à l'austérité qu'impose le pacte budgétaire européen et la « fameuse » règle d'or Sarkozy qui revient sur le tapis !

La moindre des choses serait que les Citoyens soient éclairés sur le contenu et les conséquences du pacte budgétaire européen et puissent donner leur avis ! Elue Communiste je soutiens la proposition d'une demande de référendum !

Les vacances, comme le santé ou l'éducation ne doivent pas devenir un luxe ! Les Françaises et les Français ont élu la gauche pour que leur vie change ! C'est MAINTENANT qu'il faut répondre aux urgences sociales et s'en donner les moyens ! Le pacte budgétaire européen ne doit pas être le prétexte a encore plus de sacrifices pour les peuples pendant que les actionnaires et les banques s'engraissent !

Nos Ardennes, notre ville, nos budgets, nos moyens, nos emplois, nos services publics, nos conditions de vie et de travail sont durement frappés par cette crise organisée par le capitalisme ! La galère des vacances illustre malheureusement le niveau de sacrifices imposés aux Citoyens mais ce sont TOUS nos droits FONDAMENTAUX qui peu à peu sont menacés, grignotés, laminés  !

Cela ne peut plus durer !  

Régine HENRY «  A Gauche ensemble pour Sedan »

« Toute personne a droit au repos et aux loisirs et notamment à une limitation raisonnable de la durée du travail et a des congés périodiques » Article 24 Déclaration Universelle des Droits de l'Homme

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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 21:58

arton2214-46d7dLes députés communistes et du Front de Gauche ont déposé une proposition de loi contre les licenciements boursiers. Ils proposent, dans l’article 1er de cette proposition de loi, d’exclure du champ légal des licenciements économiques ceux effectués dans des entreprises ayant reversé des dividendes à leurs actionnaires au titre du dernier exercice comptable. Ils confient la mise en œuvre de cette disposition à l’inspection du travail.

L’article 2 prévoit que les entreprises qui bénéficient d’aides publiques, sous quelles que formes que ce soit, s’engagent en contrepartie à ne pas réaliser de licenciements interdits au sens de l’article 1er, auquel cas elles doivent restituer les sommes qu’elles ont perçues.

Ce texte, qui reprend une proposition de loi déposée par les sénateurs du groupe communiste républicain citoyen repoussée le 16 février 2012 par une très courte majorité mais votée par les sénateurs socialistes, est volontairement restreint aux licenciements boursiers. Il ne constitue que le premier niveau de la protection due aux salariés concernés par ces pratiques patronales. Il doit être associé au développement d’une véritable démocratie sociale qui fera des salariés de véritables acteurs du développement économique, et non plus des variables d’ajustement du profit à court terme.

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