Hier à quatorze heures, on se pressait en foule devant l'entrée d'Electrolux à Revin et je ne vous rapporterais pas les discours
syndicaux : on était trop nombreux pour approcher et entendre !
La symbolique du lieu de rassemblement de cette manifestation intersyndicale, dans le cadre de la journée européenne de lutte
contre l'austérité, devant Electrolux, ce site dont le groupe suédois voudrait se débarasser, jeter ses salariés comme des kleenex, n'avait échappé à personne : les Revinois étaient là en nombre,
mais les manifestants étaient venus aussi de la Pointe, de Charleville, Rethel, Sedan ... plus de 1200 manifestants !
Dans toutes les bouches, le pacte de compétitivité présenté par le gouvernement récemment, la conférence de presse du
Président de la République de la veille, toutes choses qui n'ont pas convaincu ! Le gouvernement ne veut pas faire le choix entre les profits des patrons et le peuple, les 99,99% de la population
qui ont intérêt à un changement économique et cette absence de choix handicape l'avenir car ce n'est pas le travail qui coûte, c'est le capital ! Le choix de l'austérité, les Grecs, les
Espagnols, les Portugais voient comment cela entraîne la récession économique, le chômage, la pauvreté !
Les salariés d'Electrolux étaient évidemment en tête de la manifestation qui s'est ensuite élancée dans les rues de Revin,
vers la mairie, dans un grand cortège qui n'a pas hésité à aller jusqu'au pont de Fumay, longer la Meuse, avant de se disloquer devant la mairie.
Beaucoup d'interrogations aussi : faut il faire confiance au gouvernement pour faire pression sur la direction d'Electrolux ?
Ne faut il pas se donner d'autres outils ? Et la proposition des parlementaires communistes et du Front de Gauche d'interdire les licenciements boursiers plait bien. Ce serait effectivement
un atout pour obliger la direction suédoise à discuter le plan ARdenneS proposé par les salariés pour pérenniser ce site ! Le Front de Gauche des Ardennes a d'ailleurs interpellé le député élu
dans le nord des Ardennes pour lui demander de faire pression auprès de son groupe pour que cette proposition de loi soit rapidement discutée à l'Assemblée Nationale. Sur le blog de la
coordination du Front de Gauche, vous pouvez accéder à ce courrier : cliquez ici.
L'industrie ne représente pas le passé : 750 000 emplois industriels détruits en France, bravo la droite ! Il n'y a pas
de fatalité à exploiter les bas salaires partout dans le monde, voire le travail des enfants, pour fabriquer les biens dont nous avons besoin. D'autant qu'un pays qui ne produit pas de richesses
ne peut plus coopérer, ni investir dans l'éducation, la santé et tous les services publics.
Non les salaires ne sont pas trop élevés, le temps de travail trop court et les vacances trop longues. C'est la rapacité du capital qui tue l'économie en ponctionnant nos salaires, les investissements, la recherche, pour augmenter ses profits. Le ministre
Montebourg peut continuer à s'agiter, tout cela est de l'amusement si les diktats du Medef et de ses « pigeons » sont acceptés.