A toute allure, le gouvernement publie les décrets mortifères d'application de la loi Hôpital Patient Santé Territoire pour priver toute expression démocratique : les EPRD 2010 des hôpitaux (la forme nouvelle des budgets, correspondant à la nouvelle gestion de type privé, sans lien avec la nécessaire satisfaction des besoins de santé des populations) ne seront pas présentés aux conseils d'administration des hôpitaux, mais seulement aux nouveaux conseils de surveillance, qui doivent être mis en place pour le 3 juin !
Un choix politique a manifestement été fait d'écarter les élus régionaux de ces instances ; c'est d'ailleurs tout à fait contradictoire avec les compétences acquises par les régions en 2004 sur les formations paramédicales, mais la droite n'est pas à une incohérence près ! Sur ce sujet, vous pouvez lire, en cliquant ici, l'intervention de Karine Jarry, conseillère régionale communiste, lors de la séance du conseil régional où nous avons failli désigner les représentants de la nouvelle assemblée régionale dans les CA des hôpitaux de la région, mais le décret venait de paraître !
Plus question non plus pour les médecins de donner un avis sur la gestion de leur hôpital : les commissions médicales d'établissements ont perdu leur rôle. Vous pouvez aller lire à ce sujet le communiqué de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux en cliquant ici. Les directions des hôpitaux ont d'ailleurs déjà compris. Il y a quelques jours, j'ai essayé de négocier avec les services techniques de l'hôpital le matériel 2010 du service d'anesthésie. Je n'ai eu comme réponse que "c'est le directeur qui décidera !". Je ne demandais pas des dépenses insensées, mais simplement de remplacer le renouvellement d'un appareil d'anesthésie qui fonctionne parfaitement bien (mais on m'a sorti plein d'arguments fallacieux sur le risque de ne pas trouver de pièces de rechange en cas de panne : vous savez, les fameux arguments de cette société dont le seul but est de faire faire des profits à certains, en l'occurrence les fabricants de respirateurs) par l'achat d'un appareil qui doit permettre de faire des anesthésies locorégionales dans de meilleures conditions de sécurité et qui coûte moins cher, ce qui respectait donc parfaitement les impératifs budgétaires. Mais sans doute le directeur sait mieux que moi comment on fait de l'anesthésie !
D'ailleurs, hier à la commission médicale de l'hôpital, la fermeture de onze lits du service d'orthopédie traumatologie n'était présentée que comme information. Elle est programmée pour le 7 juin. C'est vrai qu'il vaut mieux ne pas demander l'avis des médecins, car ce n'est pas le directeur qui est ennuyé quand on ne sait où mettre les blessés ! Le collectif de défense de l'hôpital a d'ores et déjà programmé un rassemblement devant la DDASS (on suppose que c'est là qu'est hébergé le représentant de l'ARS dans les Ardennes) le 2 juin, avant les assises départementales des services publics, prévues ce jour là. Car il n'est pas envisageable que cette fermeture ait lieu !
Les personnels sont attaqués aussi ! La détermination des IADE (infirmiers anesthésistes) leur a permis d'arracher, hier, l'ouverture de négociations et vous pouvez lire à ce sujet le communiqué de la CGT en cliquant ici. Ceci est un encouragement pour l'ensemble des personnels hospitaliers à la lutte !