Les médecins hospitaliers sont en grève le 13 avril, en réaction à la publication du décret instaurant une part variable de rémunération, initialement pour les seuls chirurgiens, puis généralisable à l’ensemble des médecins hospitaliers.
Cette mesure s’inscrit dans la casse des statuts des personnels du secteur public hospitalier en introduisant une prime à la productivité, rendant les médecins dépendant de critères financiers imposés par les directions des établissements. Il faut savoir que, par exemple, un des critères conditionnant cette prime pour les chirurgiens, c’est d’être dans un hôpital faisant plus de 2000 interventions chirurgicales par an, un moyen supplémentaire pour compliquer le recrutement dans ces hôpitaux !
Le problème de la rémunération des médecins et des différences entre le public et le privé ne peut se résoudre de cette manière. Les difficultés actuelles appellent d’autres réponses, notamment :
- la suppression des dépassements d’honoraires dans le secteur privé lucratif et le secteur privé à l’hôpital ; l’IGAS vient d’ailleurs de dénoncer ces dépassements, mettant en cause l’égalité d’accès aux soins.
- la réforme du système de rémunération des médecins, tant du secteur privé que public, afin que les spécialités valorisées soient celles qui cumulent les handicaps en terme de démographie et de pénibilité.
- l’arrêt immédiat de l’extension de la T2A à l’hôpital et la suppression de la convergence public-privé.
Une prise ne charge correcte des patients hospitalisés nécessite d’autres mesures que par exemple le contrat d’objectifs et de moyens qui vient d’être signé entre l’hôpital de Charleville Mézières et l’Agence Régionale de l’hospitalisation, contrat notifiant bien des objectifs à l’hôpital, mais sans aucun engagement de moyens par l’ARH. Tel quel, ce contrat est par exemple de nature à remettre en cause la pérennité, soit du service de réanimation, soit d’une garde spécifique des anesthésistes à la maternité, permettant d’assurer les péridurales aux femmes.