Le projet de carte des intercommunalités dans les Ardennes a changé avec le Président de la République. Mais ce qui semble ne pas avoir changé, c'est l'absence de débat démocratique sur le sujet, c'est l'absence de projet, à moins que le "gigantisme" de la taille des
intercommunalités ne soit en soi un projet !
Deux arguments sont apportés pour défendre la réduction du nombre des intercommunalités dans le département :
- être mieux en mesure d'être en concurrence avec d'autres territoires plus peuplés
mais notre société doit elle être une société de mise en concurrence des femmes et des hommes entre eux, de leurs
territoires, ou une société de coopération ? Rien n'empêcherait deux intercommunalités de travailler ensemble sur tel ou tel thème, sur un projet économique structurant par exemple.
- les finances : entre espoir d'une meilleure dotation et bataille pour récupérer sur son territoire des zones industrielles
ou en exclure des villes pauvres comme Revin, les arguments financiers sont un point central du débat de petites phrases mais les vraies questions sont oubliées (et peut être que
tous les tenants de l'actuelle politique européenne d'austérité, que ce soit à l'UMP ou au PS n'ont pas envie que l'on en parle) : celle d'une nécessaire réforme de la fiscalité locale,
celle des moyens financiers des collectivités territoriales. La suppression de la taxe professionnelle décidée par N. Sarkozy a renforcé les inégalités entres les communes ou
intercommunalités et a transféré massivement l'impôt local sur les ménages. Le plan d'austérité de F. Hollande veut diminuer les dotation de l'état aux collectivités, réduisant ainsi les services
publics de proximité ! Et le président du Conseil Général, UMP, a dépassé le cadre des petites phrases en passant aux actes et en excluant scandaleusement Charleville Mézières et Sedan
des mécanismes de peréquation : pas de quoi ajouter de la sérénité au débat ! Oui, il faut que les entreprises qui sont la source de richesse paient des impôts ! Oui, il faut des
mécanismes de peréquation. Non à la bataille pour avoir sur le territoire de son intercommunalité la bonne commune où il y a la bonne entreprise qui rapporte.
Soyons sérieux
Sauf à penser que l'avenir est à la disparition des départements, une communauté regroupant Sedan et Charleville Mézières
serait une catastrophe pour le reste du département : il y aurait ce qui est dedans, et le reste, voué à l'abandon, éloigné plus encore de la possibilité de dire son mot sur des services publics
structurants qui sont au chef lieu : l'hôpital, Pôle Emploi ... Ce serait aussi une catastrophe en terme de démocratie de proximité. Mais le gigantisme annoncé dans le Nord des Ardennes est aussi
un non sens. Qu'y a-t-il de commun entre Bogny sur Meuse attiré par Charleville et Givet, à la frontière belge ? En plus si des projets communs doivent voir le jour, il existe déjà une structure
: le PNR ! La question de Revin peut être résolue autrement : les liens qui unissent cette ville à Fumay, le nombre d'habitants de l'une de ces villes travaillant dans l'autre, plaident pour
l'entrée de Revin et d'Anchamps dans la comcom Rives de Meuse. Les seules raisons du refus sont des questions financières mal comprises, car en plus, la comcom est amenée à rendre des sous dans
le cadre de la peréquation, au vu des recettes liées à la centrale de Chooz en particulier, à moins que cela ne soit des questions politicardes, liée au fait que Revin est à "gauche".
Un peu de sérieux : faisons des communautés de communes à la taille de notre
département permettant des projets et l'intervention des citoyens dans les décisions sans éloigner d'eux les centres de décisions.