Des effets d'annonces dont le seul résultat concret va être une précarisation des emplois.
Rien ne réglera le chômage sans création d'emplois et tant qu'on laissera les grands groupes filialiser leurs productions pour
mieux les délocaliser, tant que le secteur bancaire ne prêtera qu'aux riches en étranglant PME et artisans, le chômage aura de beaux jours devant lui. Mais légilérer dans ce domaine dérangerait
les amis du président qui veulent des 10, 15, 20% de taux de profit !
Le 1er mars, le président de la République a fait des annonces pour l'emploi. Cela vaut le coup de les analyser !
Il propose de dépenser un demi milliard de plus pour l'emploi, économisé sur d'autres postes budgétaires.
En langage décodé c'est : on supprime des emplois d'enseignants, de juges ...
pour avoir de l'argent pour créer des emplois aidés. Les emplois aidés, cela a quand même représenté en 2010 pour le seul département des Ardennes, plus de 10 millions d'euros.
Avec cela, il y avait de quoi financer quelques vrais emplois !
Pour rester dans le champ des emplois aidés, N. Sarkozy se fait des effets d'annonces faciles : un coup de frein au moment du
vote du budget 2011 sur les emplois aidés ; c'est facile après de donner un coup d'accélérateur !
Il annonce une augmentation du nombre des contrats d'autonomie pour les jeunes. Ce qu'il ne dit pas, c'est que, dans le même
temps, il réduit les moyens accordés aux missions locales qui aident les jeunes à s'insérer dans l'emploi, alors qu'un premier
bilan, fait par la DARES, du contrat d'autonomie montre que ça s'est mieux passé là où les missions locales étaient dans le coup (pour lire ce bilan, cliquez ici et si vous êtes pressé, allez juste lire la conclusion en page 7).
Enfin, l'appel du pied aux régions pour financer la formation des demandeurs
d'emploi est irresponsable : les régions connaissent leur responsabilité en la matière, l'assument et pourraient faire plus sans doute, si le gouvernement UMP ne cherchait pas à
les étrangler financièrement. Sans parler de la remise en cause tous les ans de la rémunération des stagiaires de la formation professionnelle en fin de droit de chômage (allocation portant un
nom divers selon les années). N. Sarkozy annonce que cela va se régler, mais comme tous les ans, des chômeurs hésitent à entrer en formation en ne sachant pas de quoi demain sera
fait.
L'apprentissage enfin : ses annonces sont un véritable chantage en voulant obliger les conseils régionaux à investir,
alors qu'il n'y a pas besoin d'investir, mais de remplir les centres d'apprentissage et d'y améliorer la qualité de la prise en charge des apprentis !
Contrats aidés, apprentissage, tout cela, c'est bien du précaire ... car en plus, le président présente l'apprentissage
comme une solution au chômage des jeunes, même pas comme une voie de formation ! Mais cela permet quelques cadeaux aux amis du président !