Contre l’avis des syndicats majoritaires des praticiens hospitaliers, le décret redouté, transformant leur statut est paru il y a quelques jours.
On en retiendra quatre éléments :
- un fouillis verbal au niveau du mode de nomination, histoire de tromper les plus crédules, mais en fin de compte, on introduit bien un rapport hiérarchique entre les directeurs des centres hospitaliers et les médecins de leurs établissements : gare à vous si vous dépensez trop. Comme si les médecins avaient un intérêt personnel à dépenser !
- l’introduction du salaire au mérite, mieux vaudrait dire d’ailleurs au rendement, au rendement tel que défini par l’arbitraire de la tarification à l’activité (arbitraire ou volonté délibérée des technocrates du ministère de favoriser certains actes permettant au secteur privé de faire des profits ?)
- la possibilité pour des médecins issus du privé d’intégrer le statut de praticien hospitalier avec le bénéfice d’une partie de l’ancienneté acquise, ceci histoire de favoriser des recompositions public-privé. C’est aussi un frein de moins pour que les jeunes se dirigent d’emblée vers le privé pour y faire les années où la différence de revenus est particulièrement en faveur du privé. Bref, cela ne réglera pas le déficit de médecins dans les hôpitaux.
- La suppression de l’écrit anonyme du concours de praticien hospitalier, écrit anonyme, vieux vestige de l’égalité républicaine dont n’a sans doute que faire le ministre de la santé.
