Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

  • : Le blog de Michèle Leflon
  • : Michèle Leflon, communiste, Vice présidente du conseil régional de Champagne Ardenne, a créé ce blog pour crier son indignation devant le recul de l'humain, la casse de la planète et favoriser le débat pour une alternative politique vraiment à gauche. Ce blog, tout particulièrement tourné vers les Ardennes, en présente des informations alternatives.
  • Contact

Qui suis-je ?

Pour me contacter :
michele.leflon@orange.fr


Vice-présidente du Conseil Régional de Champagne Ardenne, chargée de la formation professionnelle et de l'orientation

Membre du Conseil National du Parti Communiste Français.

Ancien médecin anesthésiste-réanimatrice à l'hôpital de Charleville Mézières.

Recherche

La nature dans les Ardennes

Archives

31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 10:23

La généralisation de la complémentaire santé présentée, avec force, comme un point positif, est en réalité une offensive insidieuse et dangereuse contre la sécurité sociale.

C'est une attaque contre l'universalité de la sécurité sociale : elle impose le principe d'une couverture sociale professionnelle obligatoire par branche professionnelle voire par entreprise, d'autant plus grave que le choix de l'organisme complémentaire est laissé à l'employeur. Et rappelons nous, depuis les années 2000 et la transposition des directives européennes, les complémentaires signifient les mutuelles mais aussi les assurances ! Ce serait admettre que le remboursement à 100% par la sécurité sociale ne serait jamais envisageable. En instaurant une différenciation des niveaux de prises en charge en fonction des branches d'activités voire des entreprises on admettrait que plus personne ne serait pris en charge selon ses besoins indépendamment de ses moyens, mais couvert selon les moyens de son entreprise, sa branche ou son secteur d'activité.

C'est une grave illusion ! Cette généralisation n'est pas le remboursement à 100% des soins prescrits mais uniquement d'un « panier de soins prédéterminé » et faute d'accord de branche plus favorable, le panier de soins retenu, c'est à dire le niveau de soins pris en charge est : "100% de la base de remboursement des consultations, actes techniques et pharmacie en ville et à l'hôpital, le forfait hospitalier, 125% de la base de remboursement des prothèses dentaires et un forfait optique de 100 euros par an", à savoir un niveau inférieur à la couverture de la CMU-C. D'autant que les différents forfaits et franchises ne sont pas remboursés et demeurent à la charge des patients... .

Et seul le salarié sera couvert par la complémentaire, non sa famille, pour qui il faudra payer plein tarif.

Les vrais gagnants seront les assurances et les grandes entreprises ! Le choix de l'organisme complémentaire ferait l'objet d'une mise en concurrence, belle aubaine pour les assurances. Le pactole escompté a été calculé par le Medef lui-même à 4,3 milliards d'euros ! Et cela, c'est sans compter les exonérations fiscales appliquées sur ce type de contrats collectifs dont les assureurs pourront se prévaloir. Actuellement, le coût de cette exonération fiscale s'élève à 2,5 milliards d'euros.

Le départ en retraite ? La couverture pendant le chômage ? Le maintien durant quelques mois de la complémentaire au départ en retraite ne peut faire illusion. Qu'en est-il ensuite ? Bien entendu, le retraité peut demander à poursuivre avec le même organisme mais le coût ne sera pas le même. Ce ne sera même pas sur la base du double de la cotisation mais une augmentation très conséquente qui serait une raison de renoncement à la couverture complémentaire pour nombre de retraités. Les assureurs vont bien entendu anticiper cela et proposer dès 40 ou 50 ans des contrats d'assurance supplémentaires pour avoir une petite couverture lors du départ en retraite. Bonne aubaine pour les profits des assureurs ! Un coût supplémentaire pour les salarié-e-s. Le coût exact de cette pseudo généralisation est régulièrement estimé aux alentours de 4 miliards d'euros pour les 4 millions de salarié-e-s. Financée jusqu'à 50% par les salarié-e-s, cela pourrait se traduire par un coût annuel de 500 euros ce qui n'est pas sans conséquences sur le pouvoir d'achat des salarié-e-s... 



Partager cet article
Repost0

commentaires